Depuis près de quarante ans, le bilan de compétences s’impose comme l’un des dispositifs les plus puissants pour aider les citoyens européens à comprendre leur parcours,valoriser leurs compétences et leur talents et se réorienter dans un monde du travail en mutation.
Né en France en 1986 et intégré au Code du travail, il a depuis inspiré de nombreux pays d’Europe. Aujourd’hui, plus de 50 organismes dans 7 pays européens proposent ce service à environ 100 000 personnes chaque année, dans tous les secteurs d’activité.
Le bilan de compétences est bien plus qu’un dispositif national : c’est un modèle européen d’accompagnement qui repose sur des principes partagés, définis par la Résolution du Conseil de l’Union européenne sur l’orientation tout au long de la vie (2008/C 319/02) et par la reconnaissance de l’apprentissage informel et non formel (2012/C 398/01). Il incarne la volonté de l’Europe de rendre chaque individu acteur de sa trajectoire professionnelle, en soutenant la réflexion, la confiance et la capacité d’agir.
Dans un contexte marqué par les transitions économiques, écologiques et numériques, fragiliser ce dispositif serait une erreur stratégique et humaine. Le bilan de compétences est un levier d’adaptation, de résilience et d’émancipation. Il contribue à l’inclusion, à la reconversion, à la prévention du chômage de longue durée et à la santé au travail. Il permet de faire le lien entre le développement personnel et les besoins collectifs, entre la formation et le sens du travail.
La FECBOP (Fédération Européenne des Centres de Bilan et d’Orientation Professionnelle), créée à partir du modèle français et sous l’impulsion de la Fédération nationale des CIBC, fédère aujourd’hui des organismes membres en France, Belgique, Italie, Slovaquie, République tchèque, Espagne et d’autres pays européens. Ensemble, nous avons développé un label de qualité européen “Qualité Europe Bilan de Compétences”, garantissant des standards éthiques, méthodologiques et organisationnels communs. Ce label, fondé sur des audits rigoureux et des principes d’amélioration continue, reflète l’engagement collectif des professionnels européens à promouvoir une orientation humaine, inclusive et exigeante.
Nous, membres de la FECBOP, exprimons aujourd’hui notre préoccupation commune : toute remise en cause du financement ou de la reconnaissance du bilan de compétences en France affaiblirait non seulement des milliers de professionnels engagés, mais aussi l’ensemble du mouvement européen pour l’orientation tout au long de la vie. Le modèle français, souvent cité comme une bonne pratique internationale, a ouvert la voie à une vision intégrée de l’accompagnement. Le fragiliser, c’est fragiliser un acquis social et culturel européen, construit sur des décennies de coopération, de recherche et de partage d’expérience.
Nous appelons les décideurs publics, les partenaires sociaux et les institutions européennes à réaffirmer leur soutien à l’approche du bilan de compétences et à renforcer son rôle dans les politiques d’emploi et de formation tout au long de la vie.
Fédération Européenne des Centres de Bilan et d’Orientation Professionnelle (FECBOP)
fecbop.eu